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Démocratie participative: pourquoi et comment ça marche?

L’humanité se trouve à un moment clé de son histoire, celui d’engager la transition, c’est-à-dire celui de la bifurcation vers une société qui ne se focalise plus sur l’opulence matérielle, mais tend à la recherche de l’épanouissement humain en respectant les limites de la biosphère. Alors que la nécessité d’opérer le changement est très documentée, les actions concrètes se font attendre. De nombreuses citoyennes et de nombreux citoyens veulent prendre leur destin en main, et la démocratie participative est l’un des moyens idéaux pour cela. 

La transition implique de grands changements et des décisions radicales. Il y a un risque réel pour la démocratie quand les décisions nécessaires viennent uniquement d’en haut. Nous avons la conviction que la résilience de notre société passe par une prise en compte des enjeux écologiques et par l’inclusion de la population dans les prises de décisions et les actions à mener. La transition réussira si les citoyen·nes se mobilisent et si nos dirigeant·es agissent, à tous les échelons.

La démocratie écologique permet de répondre aux problèmes écologiques contemporains, tout en garantissant le respect des droits humains fondamentaux et en assurant la participation de toutes les composantes de la société à la définition des solutions. La conception de la démocratie ne doit pas seulement se résumer aux institutions et aux élections: elle doit être appréhendée plus globalement comme un «espace de délibération publique» (Amartya Sen), comme une réponse au risque de désolidarisation de nos sociétés. Elle est un levier pour passer de la satisfaction des intérêts particuliers à celle de l’intérêt général.

Est-ce qu’il suffit pour cela de demander leur avis aux gens sur tous les sujets?

Non, car ce serait une vision trop réductrice de la participation. La juxtaposition des avis de chacun·e ne convient pas pour construire un projet d’avenir commun. La participation a du sens si les individus s’assemblent pour faire converger les points de vue et les renforcer, faire émerger une prise de parole citoyenne et solidaire. Elle permet de construire ensemble une vision plus solidaire de la société, une solution pour donner à la population les moyens d’agir.

La participation peut se décliner sous de multiples formes, mais quelques points sont fondamentaux:

  • Définir les objectifs: où veut-on aller et que souhaite-t-on obtenir?
  • Définir le cadre: on ne part jamais d’une page blanche, il y a un historique, des contraintes, des risques et des chances.
  • Assurer la représentativité afin que ce ne soit pas toujours les mêmes personnes qui participent: (celles qui ont déjà un avis tranché, qui savent bien défendre leur point de vue ou qui ont du temps). Il s’agit d’aller chercher une vraie représentativité de la population concernée. Pour cela, le tirage au sort est un bon moyen. On peut même procéder à des tirages au sort «stratifiés», ce qui permet de maintenir une représentativité entre les classes socio-économiques, les genres, les âges. On évite ainsi un biais courant en politique: que soient représentés majoritairement des hommes, âgés, souvent de formation universitaire et relativement aisés.
  • S’assurer d’une gouvernance participative: garantir un suivi et une réalisation de ce qui a été décidé.

Soyons clair·es: nous ne voulons pas remplacer le système démocratique en place, qui est essentiellement représentatif, mais simplement le compléter quand c’est utile, le rendre plus performant et inclusif, pas forcément sur tous les sujets!

Le résultat, nous en sommes convaincu·es, sera que:

  • Les personnes appelées à participer à l’élaboration de nouvelles règles, qui participent à la mise en place de nouvelles infrastructures ou services seront plus enclines à suivre ces règles, à utiliser ces infrastructures et services à bon escient.
  • Faire participer davantage de personnes concernées par les décisions politiques permet d’améliorer ces décisions, car les besoins sont mieux pris en compte. De plus, un cercle vertueux de la participation se met en place: les participant·es sont de plus en plus convaincu·es du processus et développent des expertises citoyennes.
  • Quand il faut prendre des décisions difficiles, le fait qu’elles aient été proposées par un groupe non-élu, mais représentatif rendra ces décisions plus légitimes aux yeux de tou·tes.